Nofun

Double album titanesque, Scorpion est la production de l’été, le blockbuster d’OVO à l’assaut une fois de plus du sommet des charts, à ce jour toujours atteints par les singles de Drake. Promesse tenue : au coeur des 25 titres se trouvent d’excellents singles - God’s Plan, Nice for What - à piocher dans un ensemble mal séquencé et sans fil conducteur, difficilement écoutable d’un trait. La précipitation est palpable, comme si l’album avait subi une opération de chirurgie esthétique de dernière minute après le clash de Pusha T, pour le transformer en réponse triomphale du canadien. Drake, d’ordinaire talentueux pour étirer les instants courts, capter des souvenirs, propose un album sans sens, figé et fermé, et d’une certaine manière ennuyeux. Dans un retour sur lui-même et sur son propre son, dans une énième variante de sa formule gagnante, Drake tombe dans la redite et l’isolement et met de côté son rôle de défricheur de nouveaux talents qu’il propulsait grâce à ses albums. Une fois seul, sans sidekick ou seu